LE PLAN LOCAL D’URBANISME (PLU) > 1ère Partie

Le droit des sols de la commune est régit par son document d’urbanisme : le Plan d’Occupation des Sols (POS). La loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) du 13 Décembre 2000 a institué les PLU destinés à remplacer les POS.

Ces nouvelles dispositions sont entrées en vigueur au 1er avril 2001. Les POS approuvés demeurent valables dans l'attente de leur révision générale en vue de leur transformation en PLU.
Le régime juridique des PLU leur est néanmoins applicable, autrement dit, leur évolution ne peut passer que par l'une des procédures de modification, de  révision, de révision d'urgence ou de mise en compatibilité prévues pour les PLU.
 
L’initiative de révision du POS ou du PLU , appartient au conseil municipal éventuellement au Préfet dans des cas particuliers.
 


Un document réglementaire : il définit les règles générales d'utilisation des sols de la commune. Il indique notamment le réglement applicable à chaque zonage et permet l'instruction des autorisations d'occupation du sol. Il s'impose à tous (particuliers comme administrations). Le PLU doit être compatible avec les normes hiérarchiquement supérieures comme le SCOT, la DTA, le PDU...


Le PLU > Sa dimension Politique, Economique et Sociale

Définition du PLU
> Le PLU est un document d'aménagement qui traduit, par des règles et servitudes d'occupation du sol, le projet de développement et de mise en valeur de la commune.
> Le PLU créé une politique locale d'aménagement tout en gardant sa vocation de gestionnaire de l'espace.

Le PLU a le même objet que le POS, c'est-à-dire qu'il détermine par zone l'affectation des sols, il définit les règles de constructibilité et d'implantation et prévoit des réseaux et des équipements publics nécessaires au développement de chaque secteur.

Mais il a, de surcroît, trois objectifs essentiels :
 
1. Favoriser le renouvellement urbain ;
2. Préserver la qualité architecturale ;
3. Mettre en valeur l'environnement.
 
Il intègre les dispositions applicables aux Zones d’aménagement concerté (ZAC) et couvre la totalité du territoire de la commune.
L'élaboration et la révision sont simplifiées et une concertation est prévue avec les habitants dès le début de la procédure.
 
Le PLU (Comme le POS), définit de façon précise le droit des sols applicable à chaque terrain.

Mais l'objet du PLU est également d'exprimer le Projet d'Aménagement et de Développement Durable des communes (PADD). Il définit les orientations générales d'aménagement et d'urbanisme retenues.

Ces orientations générales peuvent être complétées par des orientations d'aménagement particulières à des quartiers ou à des secteurs à mettre en valeur, à réhabiliter, à restructurer ou aménager.

Le  PLU comporte, en outre, un règlement qui fixe, en cohérence avec le PADD, les règles générales et les servitudes d'utilisation des sols permettant d'atteindre les objectifs mentionnés à l'article  L. 121-1 du code de l'urbanisme. Ces règles générales qui peuvent notamment comporter l'interdiction de construire, délimitent les zones urbaines ou à urbaniser et les zones naturelles ou agricoles et forestières à protéger et définissent, en fonction des circonstances locales, les règles concernant l'implantation des constructions.

Le PLU donne aux communes :
 
> Un cadre de cohérence pour les différentes actions d'aménagement qu'elles engagent,
> Une référence pour leurs interventions dans les quartiers à réhabiliter ou à renouveler, dans lesquels seront mises en œuvre les procédures simplifiées d'intervention sur le bâti existant (copropriétés, insalubrité, biens vacants…).

Le PLU intègre l'ensemble des projets d'aménagement intéressant la commune : ZAC, traitement des espaces publics, des paysages, de l'environnement (ainsi les plans d'aménagement de zone sont supprimés).
 
Le PLU constitue pour les élus un document plus exigeant que le POS, pour les citoyens un document plus lisible, facilitant la concertation à laquelle il est désormais systématiquement soumis, et pour les territoires concernés un document plus riche car plus global et plus prospectif.



LE PLAN LOCAL D’URBANISME (PLU) > 2ème Partie

À un instrument de politique foncière :le POS, le législateur a substitué un instrument au service du développement du territoire : le PLU .

Le PLU > Sa mise en oeuvre

Comme le POS, le PLU est élaboré à l’initiative et sous l’autorité de la commune, en association avec les autres personnes publiques concernées et l’Etat.
Les procédures de concertation et d’enquête sont généralisées et préalables à toute règle nouvelle.
La délibération qui prescrit l'élaboration du PLU précise les modalités de concertation préalable avec la population conformément à l'article L. 300-2 du code de l'urbanisme avec affichage pendant un mois en mairie.

Elle est notifiée :

► au préfet
► au président du conseil régional,
► au président du conseil général,
► au président de l'établissement public en charge du SCOT
► aux représentants des chambres de commerce et d'industrie,
► aux représentants des chambres de métiers,
► aux représentants des chambres d'agriculture.
 
Les POS ont été réformés pour permettre aux communes de privilégier le renouvellement urbain et de maîtriser l’extension périphérique.

En plus de définir la destination générale des sols le PLU est le cadre de référence des différentes actions d’aménagement d’une commune.
 

La vocation du PLU est de rendre plus lisibles pour les habitants d’une commune, les orientations en matière de politique de l’habitat, de traitement des espaces publics et de préservation des paysages.
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Les caractéristiques du PLU :

Le PLU est un document plus souple et plus simple que les POS.
Le PLU définit plus simplement la destination générale des sols et comporte moins de mentions obligatoires.
Le PLU présente le projet urbain de la commune, en particulier en matière de traitement des espaces publics, de paysage, d’environnement, et de renouvellement urbain.
Le PLU traduit le projet urbain local, à travers notamment le rapport de présentation en évoquant les principales actions d’aménagement, les actions relatives au traitement de l’espace public ou à l’environnement.
Le PLU identifie les secteurs qui ont vocation à se renouveler, ceux qui doivent être protégés (rendre tangibles les perspectives de développement d’une commune).

La gestion de l'espace

Les procédures d’élaboration, de révision et de modification des PLU sont considérablement simplifiées et réduisent les contentieux qui ne portaient que sur la forme. Une procédure d’urgence pour permettre la réalisation des projets présentant un caractère d’intérêt général est mise en place.

> Les PLU permettent de donner un contenu plus opérationnel et plus précis sur les secteurs faisant l’objet d’un projet de renouvellement urbain.
> Les PLU fournissent un cadre d’intervention publique ou privée dans les quartiers en mutation.

Le PLU doit  prendre en compte :

► Les projets d'intérêt général et les opérations d'intérêt national,
► L’équilibre entre renouvellement/développement urbain et développement rural,
► La préservation des espaces affectés aux activités agricoles et forestières, protection des espaces naturels et des paysages
► La diversité des fonctions urbaines et de mixité sociale qui se traduisent par l'exigence d'un équilibre emploi/habitat, d'une diversité de l'offre concernant les logements (sociaux ou non),
► Le respect de l'environnement, ce qui implique, notamment, une utilisation économe de l'espace,
► La sauvegarde du patrimoine naturel et bâti,
► La maîtrise de l'expansion urbaine.



 LE PLAN LOCAL D’URBANISME (PLU)> 3ème Partie


La loi SRU oblige désormais à recourir à la concertation, non plus seulement en cas de révision, mais encore dès le début de la procédure d'élaboration du PLU

 Le PLU un document de concertation avec la population et les personnes associées

L'association du public se déroule suffisamment en amont du processus décisionnel afin de permettre une bonne information de la population et de recueillir ses observations avant que le projet ne soit arrêté dans sa nature et ses options essentielles.

• La concertation peut prendre la forme de réunions publiques, d'exposition de plans et de maquettes, d'information du public par les journaux locaux, de la tenue d'un registre mis à la disposition du public. La jurisprudence laisse les organes délibérants concernés totalement libres de fixer les modalités de cette concertation.
• La concertation avec la population fait l'objet d'un bilan que le maire présente au conseil municipal.
 
Les Personnes associées

Sont associés à l'élaboration du PLU :

► L'État,
► La Région,
► Les Départements,
► L'établissement public en charge du schéma de cohérence territoriale,
► Les autorités compétentes en matière d'organisation des transports urbains,
► Les organismes de gestion des parcs naturels régionaux,
► Les chambres de commerce et d'industrie,
► Les chambres des métiers,
► Les chambres d'agriculture.
 
Les personnes associées ne sont plus contraintes de faire connaître dans les deux mois si elles souhaitent être associées à l'élaboration. Elles peuvent être consultées, à leur demande, tout au long de la procédure et ce sans limitation du nombre de leurs interventions.
Elles peuvent également prendre l'initiative d'une réunion avec la commune.

Les Personnes consultées

Sont également consultés à leur demande, au cours de l'élaboration du PLU :

►    Les présidents des EPCI voisins compétents,
►    Les maires des communes voisines.

Tout organisme ou association compétents en matière d'aménagement du territoire, d'urbanisme, d'environnement, d'architecture et d'habitat et de déplacements.

 Le Contenu du PLU

Le plan local d'urbanisme comprend :

► un rapport de présentation,
► le projet d'aménagement et de développement durable (PADD) de la commune,
► le règlement,
► les documents graphiques,
► les annexes.
 
Le rapport de présentation du PLU : 
 
> Expose le diagnostic établi au regard des prévisions économiques et démographiques,
> Analyse l'état initial de l'environnement,
> Explique les choix retenus pour établir le projet d'aménagement et de développement durable et la délimitation des zones, des règles qui y sont applicables et des orientations d'aménagement,
> Justifie l'institution des secteurs des zones urbaines où les constructions ou installations d'une superficie supérieure à un seuil défini par le règlement sont interdites,
> Évalue les incidences des orientations du plan sur l'environnement et expose la manière dont le plan prend en compte le souci de sa préservation et de sa mise en valeur.




 LE PLAN LOCAL D’URBANISME (PLU)> 4ème et dernière Partie


Le plan d'urbanisme expose un projet urbain et la réglementation du plan doit en favoriser la mise en œuvre
L'objet du PADD est de présenter au conseil municipal, à travers un débat spécifique, les orientations communales en matière d'urbanisme.
En ce sens, il constitue un « débat d'orientation d'urbanisme  », gage de Démocratie
Il est la « clef de voûte du PLU ». Les parties du PLU qui ont une valeur juridique (orientations particulières d'aménagement et règlement) doivent être cohérentes avec lui.
Il fixe la limite entre les procédures de révision et de modification.

 Zonage du PLU

Le PLU distingue 4 catégories de zones :

■  Les zones urbaines dites zones U
■  Les zones à urbaniser dites zones AU
■  Les zones agricoles dites zones A
■  Les zones naturelles et forestières dites zones N

Le règlement du PLU fixe les règles applicables à l'intérieur de chacune de ces zones

 Règlement du PLU

•  Il fixe, en cohérence avec le PADD les règles générales et les servitudes d'utilisation des sols,
•  Il délimite les différentes zones du plan et fixe les règles applicables à l'intérieur de chacune de ces zones.

À la différence des anciens plans, le règlement n'a plus obligatoirement à déterminer l'affectation dominante des sols. Désormais, il définit d'abord les occupations et utilisations du sol interdites, puis celles soumises à des conditions particulières.
L'article L. 123-1 du code de l'urbanisme précise, en effet, que les PLU fixent les règles concernant l'implantation des constructions « en fonction des circonstances locales ».

Les annexes

Les PLU comportent des annexes dans lesquelles figurent, pour information, un certain nombre d'actes juridiques opposables aux particuliers mais qui ne sont pas issus du plan lui-même.
Il s'agit du report du périmètre d'opérations foncières ou d'aménagements tels que le droit de préemption urbain, les Zones d'aménagement différé (ZAD), les zones d'aménagement concerté (ZAC) et des servitudes d'utilité publique.
Les secteurs sauvegardés, délimités en application des articles L. 313-1 et s. du code de l'urbanisme, les zones d'aménagement concerté, les zones de préemption.

Liste des périmètres reportés sous forme de documents graphiques
 
• Les zones délimitées à l'intérieur desquelles s'appliquent les dispositions relatives au permis de démolir,
• Les périmètres de développement prioritaires délimités relatives aux économies d'énergie et à l'utilisation de la chaleur,
• Les périmètres d'interdiction ou de réglementation des plantations et semis d'essences forestières,
• Les périmètres d'actions forestières et les périmètres de zones dégradées à faible taux de boisement,
• Les périmètres miniers définis en application des titres II, III et V du livre 1er du code minier,
• Les périmètres de zones spéciales de recherche et d'exploitation de carrières et des zones d'exploitation et d'aménagement coordonné de carrières, délimités en application des articles  109 et 109-1 du code minier,
• Le périmètre des zones délimitées en application de l'article  L. 111-5-2 du code de l'urbanisme à l'intérieur desquelles certaines divisions foncières sont soumises à déclaration préalable ,
• Les périmètres à l'intérieur desquels l'autorité compétente peut surseoir à statuer sur les demandes d'autorisation en application de l'article  L. 111-10 du code de l'urbanisme,
• Le périmètre des secteurs dans lesquels un programme d'aménagement d'ensemble a été approuvé en application de l'article  L. 332-9,
• Le périmètre des secteurs situés au voisinage des infrastructures de transports terrestres, dans lesquels des prescriptions d'isolement acoustique ont été édictées en application de l'article  L. 571-10 du code de l'environnement,
• Le plan des zones à risque d'exposition au plomb,
• Périmètre de protection autour des monuments historiques.
 
Autres renseignements annexés au PLU

• Les servitudes d'utilité publique soumises aux dispositions de l'article  L. 126-1 du code de l'urbanisme ainsi que les bois ou forêts soumis au régime forestier,
• La liste des lotissements dont les règles d'urbanisme ont été maintenues,
• Les schémas des réseaux d'eau et d'assainissement et des systèmes d'élimination des déchets, existants ou en cours de réalisation ; les emplacements retenus pour le captage, le traitement et le stockage des eaux destinées à la consommation, les stations d'épuration des eaux usées et le stockage et le traitement des déchets doivent être précisés,
•  Le plan d'exposition au bruit des aérodromes, établi en application des articles  L. 147-1 à L. 147-6
• Les prescriptions d'isolement acoustique édictées, en application des articles L. 571-9 et L. 571-10 du code de l'environnement, dans les secteurs affectés par le bruit qui sont situés au voisinage des infrastructures de transports terrestres, ainsi que la référence des arrêtés préfectoraux correspondants et l'indication des lieux où ils peuvent être consultés,
• Les actes instituant des zones de publicité restreinte et des zones de publicité élargie, en application des articles  L. 581-10à L. 581-14 du code de l'environnement,
• Les dispositions d'un projet de plan de prévention des risques naturels prévisibles rendues opposables en application de l'article  L. 562-2 du code de l'environnement et les dispositions d'un projet de plan de prévention des risques miniers (PPRM) établi en application de l'article  94 du code minier.

L'ensemble des documents du PPRM (document graphique et règlement) est annexé au PLU. Ses dispositions sont donc directement opposables aux autorisations individuelles d'utiliser le sol.

Document www.lorguesautrement.com



A propos de décharges :

La directive européenne de 1999 définit les normes techniques pour le stockage des déchets en vue d'en prévenir ou d'en réduire les effets nuisibles pour l'environnement et la santé humaine. Elle prévoit une période de transition de 10 ans pour mettre les décharges de déchets ménagers en conformité avec ses exigences. Les sites non contrôlés qui n'obtiennent pas l'autorisation de poursuivre leur activité doivent être désaffectés et, le cas échéant, des mesures prises pour stopper leurs rejets polluants.

Explications sur le processus de réhabilitation

Même désaffectée, une décharge est potentiellement nuisible. Non collectés, les lixiviats peuvent provoquer des pollutions des eaux de surface ou souterraines pendant plusieurs dizaines d'années après sa fermeture. En France, les scientifiques de l'Ademe estiment qu'en moyenne le volume de lixiviats rejetés par une décharge non contrôlée est de l'ordre de 1 500 m3 d'effluents/an/ha. Pour autant, dans 90 % des cas, le diagnostic montre l'absence d'impacts majeurs ce qui permet d'envisager une résorption simple et peu coûteuse, avec des travaux de terrassement. Les déchets seront recouverts d'une couche de fermeture en argile et d'une couche de finition en terre. L'ensemble sera nivelé et profilé en dôme pour permettre l'écoulement des eaux pluviales.

Les ruissellements seront évacués par un fossé de ceinture vers le réseau hydrographique.

La sécurité en premier

Pour les décharges problématiques, des travaux supplémentaires devront être effectués par des entreprises spécialisées pour, selon les cas, limiter les entrées d'eau, drainer les lixiviats — ou collecter le biogaz. L'installation d'une géomembrane en couverture renforcera si nécessaire l'imperméabilité du site. La pose de drains permettra de collecter les lixiviats afin de les traiter. Ces travaux seront complétés par la mise en place d'un système de surveillance à long terme.

La nature revient

Dans tous les cas, la revégétalisation du site est importante pour la réussite de l'opération. Les spécialistes conseillent de procéder en 2 phases. Une couverture herbacée provisoire à base de légumineuses (luzerne et trèfle sur support argileux) maintenue et entretenue pendant 2 à 3 ans limitera les infiltrations et l'érosion des sols tout en facilitant l'intégration du site dans le paysage. La revégétalisation définitive pourra quant à elle associer une couverture herbacée (ray-grass, fétuque, paturin, agrostide...) à une éventuelle plantation d'arbres (aulne, robinier, bouleau, peuplier, saule...) à choisir en fonction de l'environnement végétal naturel. En cas de présence de bio gaz, des précautions particulières sont nécessaires pour éviter l'asphyxie des plantations.

Précaution d'urbanisme

Dernière étape, la conservation de la mémoire du site. Compte tenu des risques d'émission de bio gaz et de tassement, la reconstruction sur un site de décharge est à éviter. Certains lotissements construits dans les années 80 sur d'anciennes décharges sauvages se sont affaissés (jusqu'à plusieurs dizaines de cm par an) ou ont subi des dégagements de bio gaz. Il est donc nécessaire que les parcelles concernées soient identifiées dans les documents locaux d'urbanisme de façon à éviter la réalisation d'aménagements incompatibles avec la présence de déchets.

Document www.developpement-durable.veolia.com